Le Monde 7 décembre 2012
VULGARITÉ – Cuba part en guerre contre le reggaeton
Halte à la vulgarité : Cuba a décidé de bannir le reggaeton de l'espace public. Malgré la popularité croissante de ce mix hautement dansant de hip-hop, reggae et rythmes chaloupés, le reggaeton est accusé de pervertir l'héritage musical de l'île, tout en promouvant une imagerie sexuelle dégradante pour la femme.
Comme le rapporte The Guardian, l'Institut cubain de la musique a mis en place une série de mesures pour étouffer un genre jugé vulgaire par les autorités. "D'un côté, il y a les paroles agressives et obscènes qui déforment la sensualité innée de la femme cubaine, la faisant apparaître comme un objet sexuel grotesque, commente le président de l'Institut, Orlando Vistel Columbié, dans le journal officiel Granma. Et tout cela, appuyé par une musique très discutable".
Les musiciens de reggaeton sont menacés d'être radiés des listes officielles, ce qui les empêcherait de travailler. Les stations de radio et les chaînes de télévision sont aussi encouragées à arrêter de diffuser des chansons. "Nous sommes en train de purger les catalogues musicaux dans le but d'éradiquer des pratiques qui, dans leur forme actuelle, dévient de la culture légitime cubaine", a déclaré M. Vistel Columbié. Une loi déterminant quel type de musique pourra être diffusé à Cuba devrait voir le jour prochainement.
Dans une île où la musique et la danse font partie du quotidien - et où la jeunesse délaisse la salsa traditionnelle au profit du reggaeton, cette décision risque de provoquer l'ire de la population. "Evidemment n'importe qui peut écouter la musique qu'il souhaite en privé, mais cette liberté n'inclut pas le droit de diffuser du reggaeton ni à l'échelle nationale ni dans des lieux publics, a ajouté M. Vistel Columbié. On parle d'un travail pseudo-artistique qui n'a rien à voir avec nos politiques culturelles ni avec l'éthique de notre société".
la dictature censure le reggaeton
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Re: la dictature censure le reggaeton
Ca y est, le débat est lancé. Je sais que ça faisait un moment que le thème tournait sur l'ile et même si j'adore le reggaeton au niveau musique, je peux comprendre que l'état cubain prenne cette décision, justifiée ou non. Certains clips ressemblaient à des clips américains de hip hop voire pire....... Et on ne parle pas des textes...
Pour les puristes de la salsa/timba, c'est vrai que le reggaeton pouvait être considéré comme responsable de l'appauvrissement de la musique cubaine.
Moi je pense qu'il y avait d'autres moyens qu'une interdiction pure et simple.
Comme je le disais, le débat est lancé...
Pour les puristes de la salsa/timba, c'est vrai que le reggaeton pouvait être considéré comme responsable de l'appauvrissement de la musique cubaine.
Moi je pense qu'il y avait d'autres moyens qu'une interdiction pure et simple.
Comme je le disais, le débat est lancé...
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Re: la dictature censure le reggaeton
LoL les bons vieux débats avec notre bien penseur et caméleon Pbooj, ca me manquait
Attend je retrouve les articles sur la censure de rapeur Francais pour comparer )
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Re: la dictature censure le reggaeton
Tu nous expliques que la censure ça existe aussi en France alors ... c'est positif la censure ? en France ET à Cuba ?
Nous sommes sur un forum consacré à la musique cubaine et qu'il est donc normal de discuter de ce qui s'y passe.
L'article du Monde est factuel et on peut en effet se demander si la censure aura une quelconque influence sur les gouts d'une grande partie de la jeunesse cubaine. Rappelons que les plus grands groupes de timba ont, eux aussi, à souffrir de la censure, NG la Banda, la Charanga Habanera... en subissant toujours les mêmes arguments prononcés par les bureaucrates : "vulgarité, obscènité...etc."
Et pour paraphraser Bertold Brecht . .... ne serait-il pas plus simple pour la dictature d'interdire la jeunesse... ?
Nous sommes sur un forum consacré à la musique cubaine et qu'il est donc normal de discuter de ce qui s'y passe.
L'article du Monde est factuel et on peut en effet se demander si la censure aura une quelconque influence sur les gouts d'une grande partie de la jeunesse cubaine. Rappelons que les plus grands groupes de timba ont, eux aussi, à souffrir de la censure, NG la Banda, la Charanga Habanera... en subissant toujours les mêmes arguments prononcés par les bureaucrates : "vulgarité, obscènité...etc."
Et pour paraphraser Bertold Brecht . .... ne serait-il pas plus simple pour la dictature d'interdire la jeunesse... ?
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Re: la dictature censure le reggaeton
Très cher Caméleon, quand on utilise le terme grave de dictature il faut au moins vérifier que des cas similaires de ce sont pas déroulés dans des démocraties et récemment.
D'autres part, sache que ce n'est absolument pas prévu d'interdire officiellement le reggeaton à Cuba, "le monde" n'a aucune crédibilité sur ce point et sombre encore dans la facilité.
D'autres part, sache que ce n'est absolument pas prévu d'interdire officiellement le reggeaton à Cuba, "le monde" n'a aucune crédibilité sur ce point et sombre encore dans la facilité.
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Re: la dictature censure le reggaeton
Les citations du Granma sont pourtant claires:dobleF a écrit :...ce n'est absolument pas prévu d'interdire officiellement le reggeaton à Cuba
Si tu peux nous citer quelque chose de sérieux qui démentirait ces citations cela donnera un peu de crédit à tes affirmations. Car hélas Le Monde est beaucoup plus crédible que DobleF....L'Institut cubain de la musique a mis en place une série de mesures pour étouffer un genre jugé vulgaire par les autorités. "D'un côté, il y a les paroles agressives et obscènes qui déforment la sensualité innée de la femme cubaine, la faisant apparaître comme un objet sexuel grotesque, commente le président de l'Institut, Orlando Vistel Columbié, dans le journal officiel Granma. Et tout cela, appuyé par une musique très discutable".
"Nous sommes en train de purger les catalogues musicaux dans le but d'éradiquer des pratiques qui, dans leur forme actuelle, dévient de la culture légitime cubaine", a déclaré M. Vistel Columbié.
"Evidemment n'importe qui peut écouter la musique qu'il souhaite en privé, mais cette liberté n'inclut pas le droit de diffuser du reggaeton ni à l'échelle nationale ni dans des lieux publics, a ajouté M. Vistel Columbié. On parle d'un travail pseudo-artistique qui n'a rien à voir avec nos politiques culturelles ni avec l'éthique de notre société".
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Re: la dictature censure le reggaeton
Si tu peux nous citer quelque chose de sérieux qui démentirait ces citations cela donnera un peu de crédit à tes affirmations car pour le moment et hélas Le Monde est beaucoup plus tangible que DobleF.pbooj a écrit :Les citations du Granma reprises par Le Monde sont très claires :dobleF a écrit :...ce n'est absolument pas prévu d'interdire officiellement le reggeaton à Cuba
...L'Institut cubain de la musique a mis en place une série de mesures pour étouffer un genre jugé vulgaire par les autorités. "D'un côté, il y a les paroles agressives et obscènes qui déforment la sensualité innée de la femme cubaine, la faisant apparaître comme un objet sexuel grotesque, commente le président de l'Institut, Orlando Vistel Columbié, dans le journal officiel Granma. Et tout cela, appuyé par une musique très discutable".
"Nous sommes en train de purger les catalogues musicaux dans le but d'éradiquer des pratiques qui, dans leur forme actuelle, dévient de la culture légitime cubaine", a déclaré M. Vistel Columbié.
"Evidemment n'importe qui peut écouter la musique qu'il souhaite en privé, mais cette liberté n'inclut pas le droit de diffuser du reggaeton ni à l'échelle nationale ni dans des lieux publics, a ajouté M. Vistel Columbié. On parle d'un travail pseudo-artistique qui n'a rien à voir avec nos politiques culturelles ni avec l'éthique de notre société".
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Re: la dictature censure le reggaeton
Et si cette interdiction (qui est plus une demande de limitation de diffusion dans l'espace public ) était demandée par les véritables artistes cubains?Il semblerait que cette demande eut été formulée initialement par les artistes de musiques eux-même?
Juste le titre:
"Artistas cubanos piden frenar la difusión del reggaetón, por sus letras "sexistas""
http://www.jornada.unam.mx/2012/09/21/e ... s/a14n1esp
On y parle de dégradation de l'image de la femme , d'esprit et de maintien de la culture cubaine, sont cités notamment des artistes comme Franck fernandez . Le monde dans toute sa crédibilité a du zapper malencontreusement cette partie qui a mon sens donne une information supplémentaire dans cette histoire d'interdiction.
Juste le titre:
"Artistas cubanos piden frenar la difusión del reggaetón, por sus letras "sexistas""
http://www.jornada.unam.mx/2012/09/21/e ... s/a14n1esp
On y parle de dégradation de l'image de la femme , d'esprit et de maintien de la culture cubaine, sont cités notamment des artistes comme Franck fernandez . Le monde dans toute sa crédibilité a du zapper malencontreusement cette partie qui a mon sens donne une information supplémentaire dans cette histoire d'interdiction.
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Re: la dictature censure le reggaeton
Décidément ... tu fais une nouvelle erreur c'est le premier chapitre de l'article du Monde :dobleF a écrit : On y parle de dégradation de l'image de la femme , d'esprit et de maintien de la culture cubaine, sont cités notamment des artistes comme Franck fernandez . Le monde dans toute sa crédibilité a du zapper malencontreusement cette partie ...
Par ailleurs tu affirmes que ce bannissement du reggaeton de l'espace public provient de musiciens eux mêmes? Des créateurs donc à Cuba seraient pour la censure. Quelle surprise !!!! Dans tous les régimes dictatoriaux il y a toujours des artistes à la botte du pouvoir et la les bureaucrates nous sortent un spécialiste du reageaton et de la musique populaire dans la jeunesse : Franck Fernandez, un virtuose du piano spécialiste répertoire classique russe. ChapeauLe Monde 7 décembre 2012
VULGARITÉ – Cuba part en guerre contre le reggaeton
..., le reggaeton est accusé de pervertir l'héritage musical de l'île, tout en promouvant une imagerie sexuelle dégradante pour la femme.
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Re: la dictature censure le reggaeton
La censure est plus que probablement téléguidé par le pouvoir.
Cependant la question n'est pas inintéressante car au delà de la problématique de censure en tant que telle on peut voir le reggaeton comme une innovation ou comme une régression (ou même les deux). De la même façon le reggaeton véhicule entre autres des valeurs négatives, a une influence sur la société et la question de savoir comment le traiter se pose.
D'autres genres ont déjà posé les mêmes problématiques.
Des artistes comme Dr. Dre, Snoop Dogg et tout le prologue du mouvement gangsta rap ont par exemple permis de redécouvrir des artistes de Funk (George Clinton, Zapp & Roger...), de produire des sons bien dansants et fun (90's style!), tout en : réduisant l'image de la femme, et la femme noire plus particulièrement, à sa plus simple expression charnelle, sexuelle; en dérivant vers une attitude bling-bling etc... Et tout en étant aussi une chronique de leur vie et de leur milieu... Et tout cela n'étant qu'un prélude au dirty south ou d'autres styles ou évolutions du genre encore plus hardcore (cf. Lil Jon etc)...
Bref, entre deux danses (car ça épuise de le danser), il y a de quoi débattre sur le reggaeton... Et il est légitime de s'interroger sur ce qu'on en fait.
Cependant la question n'est pas inintéressante car au delà de la problématique de censure en tant que telle on peut voir le reggaeton comme une innovation ou comme une régression (ou même les deux). De la même façon le reggaeton véhicule entre autres des valeurs négatives, a une influence sur la société et la question de savoir comment le traiter se pose.
D'autres genres ont déjà posé les mêmes problématiques.
Des artistes comme Dr. Dre, Snoop Dogg et tout le prologue du mouvement gangsta rap ont par exemple permis de redécouvrir des artistes de Funk (George Clinton, Zapp & Roger...), de produire des sons bien dansants et fun (90's style!), tout en : réduisant l'image de la femme, et la femme noire plus particulièrement, à sa plus simple expression charnelle, sexuelle; en dérivant vers une attitude bling-bling etc... Et tout en étant aussi une chronique de leur vie et de leur milieu... Et tout cela n'étant qu'un prélude au dirty south ou d'autres styles ou évolutions du genre encore plus hardcore (cf. Lil Jon etc)...
Bref, entre deux danses (car ça épuise de le danser), il y a de quoi débattre sur le reggaeton... Et il est légitime de s'interroger sur ce qu'on en fait.
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Re: la dictature censure le reggaeton
Vite fait un article pour complément d'information qui fera réagir sans aucun doute le grand defenseur des droits de l'homme à géométrie variable
"A aucun moment il a été question d’interdire le reggaeton !
De nombreux médias internationaux prétendent que le gouvernement de Cuba vise à interdire le reggaeton, populaire parmi les jeunes insulaires et en Amérique latine. Ces medias ne laissent aucune place au doute : "Cuba interdit le reggaeton et de le danser dans les rues", "Les interprètes et diffuseurs de reggaeton à Cuba seront punis", "À Cuba interdiction du reggaeton vulgaire", ou "La dictature de Castro interdit le reggaeton à Cuba".
Mais y a-t-il quelque chose de vrai dans tout cela ? Est-il possible que tant de médias à la fois, osent inventer une "interdiction" qui n’existe pas ? Il semble que oui.
"Cuba proscrit le style musical reggaeton" est la conclusion qu’un média a tirée de l’interview accordé à un journal cubain par le Président de l’Institut Cubain de la Musique, Orlando Vistel, qui à aucun moment a parlé d’interdire le reggaeton.
Le fonctionnaire cubain, cependant, se joint à de nombreuses critiques venues de musiciens et intellectuels de l’île à propos de la charge sexiste et machiste que comportent souvent les paroles des chansons et les clips d’artistes de reggaeton qui portent atteinte aux femmes cubaines en les traitant de manière grotesque et comme des "objets sexuels."
Il explique que sa critique n’est pas dirigée "exclusivement contre le reggaeton", mais contre toute pratique musicale qui banalise le "sexisme, la vulgarité et la médiocrité."
Orlando Vistel annonce en effet un projet de réglementation des "usages publics de la musique." Ainsi peut-on s’attendre à ce que les chansons -de tous styles- qui font l’apologie du sexisme, de l’homophobie, de la xénophobie, de la discrimination ou de la violence sociale, ne seront pas programmées dans les médias de Cuba.
Cette pratique est le plus souvent considérée comme normale, civilisée et juste, dans beaucoup d’autres pays. En effet, combien de publicités ou de clips sont retirés du paysage audio-visuel suite aux allégations de certains groupes ou institutions sans que les médias internationaux mentionnent que ce sont les gouvernements de ces pays qui "interdisent" telle chanson, tel style musical ou tel artiste.
En réalité, ces dernières années, à Cuba, est apparue une vraie préoccupation, largement répandue parmi les intellectuels et les institutions, à propos des valeurs rétrogrades et discriminatoires transmises par les paroles de certaines chansons très populaires dans l’île et dont beaucoup proviennent du reggaeton.
En 2011, la question est venue à la Commission d’Assistance à la jeunesse, à l’enfance et à l’égalité de la femme cubaine du Parlement.
L’Union des écrivains et artistes de Cuba (Uneac), une organisation caractérisée par une pratique non dogmatique, a préconisé une réglementation juridique des espaces publics musicaux.
La Fédération desFemmes Cubaines et la Maison d’Edition de la Femme de Cuba ont dénoncé le fait que dans de nombreux espaces publics, le contenu de plusieurs chansons reggaeton, portait atteinte à la dignité de la femme.
Et le Réseau Latino-américain de la Masculinité, basé à La Havane, a organisé des ateliers de discussion et de réflexion avec des artistes cubains de la pop, salsa et reggaeton.
En novembre 2011, lors de la remise du Prix Lucas de la meilleure musique cubaine, Cuba a vécu un moment d’intenses controverses.
Après les protestations d’organisations comme la Fédération des Femmes Cubaines, la vidéo de la chanson "Chupi Chupi" du chanteur de reggaeton Osmani Garcia, a été retirée de la phase finale de la remise des prix, malgré cinq nominations dont celle de la "vidéo la plus populaire", et une diffusion pendant des mois à la télévision nationale.
Comme aujourd’hui, l’affaire a été traduite dans les médias internationaux comme un cas de "censure du gouvernement."
En revanche, aucun de ces médias n’a mentionné une seule fois le mot "gouvernement" pour signaler que, quelques mois auparavant, un clip vidéo de la chanteuse Rihanna a été retiré des téléviseurs de onze pays, dont le Royaume-Uni et la France, qu’un clip de Robbie Williams a été éliminé de la BBC sous la pression de diverses associations de retraités, et qu’un clip du groupe No Doubt a été retiré après les protestations de groupes locaux (pour ne citer que trois cas récents).
Dans cette interview, le président de l’Institut cubain de la musique, Orlando Vistel mentionne un autre aspect dénoncé par des intellectuels et des musiciens de l’île : la mauvaise qualité musicale de beaucoup de chansons reggaeton et qui, malgré cela, disposent d’une présence disproportionnée à la radio et à la télévision dans le pays.
Orlando Vistel propose dans l’interview que les médias cubains rééquilibrent la diffusion des différents styles musicaux, pour mieux refléter l’immense variété et la richesse musicale de Cuba, aujourd’hui partiellement éclipsée par l’hégémonie du reggaeton.
Des musiciens, des universitaires et des journalistes sur toute l’île sont conscients du fait qu’on ne peut combattre avec des interdictions, le reggaeton dans sa forme la plus chauvine et la plus vulgaire.
Sa popularité parmi les plus jeunes pose des problèmes beaucoup plus profonds tels que la perméabilité de certains secteurs de la société à des messages réactionnaires et discriminatoires et une perte de la force des idées profondément ancrées dans la société cubaine comme l’égalité, la non-discrimination ou la solidarité.
Dans tous les cas, le reggaeton, ne sera pas interdit à Cuba. C’est seulement une régulation légale qui pourra peut-être faire disparaître de la télévision et de la radio ses représentants les plus grossiers et sexistes.
Mais les débats dans un pays qui ne renonce pas à préserver ses valeurs sociales et sa richesse musicale acquises depuis des décennies, semblent envoyer un message trop complexe pour les médias internationaux, en particulier ceux liés à la musique.
La chaîne Être, du groupe espagnol Prisa, a non seulement sur son site web, titré "Cuba interdit le reggaeton sur l’île", mais a déclaré, en se référant à une des chansons du groupe de reggaeton Baby Lores qui rend hommage à Fidel Castro, "qu’à partir de maintenant, toutes les dédicaces musicales au Commandante devront être faites dans un autre style musical."
Il y en a toujours un pour élever la note dans la mélodie de la manipulation contre Cuba.""
"A aucun moment il a été question d’interdire le reggaeton !
De nombreux médias internationaux prétendent que le gouvernement de Cuba vise à interdire le reggaeton, populaire parmi les jeunes insulaires et en Amérique latine. Ces medias ne laissent aucune place au doute : "Cuba interdit le reggaeton et de le danser dans les rues", "Les interprètes et diffuseurs de reggaeton à Cuba seront punis", "À Cuba interdiction du reggaeton vulgaire", ou "La dictature de Castro interdit le reggaeton à Cuba".
Mais y a-t-il quelque chose de vrai dans tout cela ? Est-il possible que tant de médias à la fois, osent inventer une "interdiction" qui n’existe pas ? Il semble que oui.
"Cuba proscrit le style musical reggaeton" est la conclusion qu’un média a tirée de l’interview accordé à un journal cubain par le Président de l’Institut Cubain de la Musique, Orlando Vistel, qui à aucun moment a parlé d’interdire le reggaeton.
Le fonctionnaire cubain, cependant, se joint à de nombreuses critiques venues de musiciens et intellectuels de l’île à propos de la charge sexiste et machiste que comportent souvent les paroles des chansons et les clips d’artistes de reggaeton qui portent atteinte aux femmes cubaines en les traitant de manière grotesque et comme des "objets sexuels."
Il explique que sa critique n’est pas dirigée "exclusivement contre le reggaeton", mais contre toute pratique musicale qui banalise le "sexisme, la vulgarité et la médiocrité."
Orlando Vistel annonce en effet un projet de réglementation des "usages publics de la musique." Ainsi peut-on s’attendre à ce que les chansons -de tous styles- qui font l’apologie du sexisme, de l’homophobie, de la xénophobie, de la discrimination ou de la violence sociale, ne seront pas programmées dans les médias de Cuba.
Cette pratique est le plus souvent considérée comme normale, civilisée et juste, dans beaucoup d’autres pays. En effet, combien de publicités ou de clips sont retirés du paysage audio-visuel suite aux allégations de certains groupes ou institutions sans que les médias internationaux mentionnent que ce sont les gouvernements de ces pays qui "interdisent" telle chanson, tel style musical ou tel artiste.
En réalité, ces dernières années, à Cuba, est apparue une vraie préoccupation, largement répandue parmi les intellectuels et les institutions, à propos des valeurs rétrogrades et discriminatoires transmises par les paroles de certaines chansons très populaires dans l’île et dont beaucoup proviennent du reggaeton.
En 2011, la question est venue à la Commission d’Assistance à la jeunesse, à l’enfance et à l’égalité de la femme cubaine du Parlement.
L’Union des écrivains et artistes de Cuba (Uneac), une organisation caractérisée par une pratique non dogmatique, a préconisé une réglementation juridique des espaces publics musicaux.
La Fédération desFemmes Cubaines et la Maison d’Edition de la Femme de Cuba ont dénoncé le fait que dans de nombreux espaces publics, le contenu de plusieurs chansons reggaeton, portait atteinte à la dignité de la femme.
Et le Réseau Latino-américain de la Masculinité, basé à La Havane, a organisé des ateliers de discussion et de réflexion avec des artistes cubains de la pop, salsa et reggaeton.
En novembre 2011, lors de la remise du Prix Lucas de la meilleure musique cubaine, Cuba a vécu un moment d’intenses controverses.
Après les protestations d’organisations comme la Fédération des Femmes Cubaines, la vidéo de la chanson "Chupi Chupi" du chanteur de reggaeton Osmani Garcia, a été retirée de la phase finale de la remise des prix, malgré cinq nominations dont celle de la "vidéo la plus populaire", et une diffusion pendant des mois à la télévision nationale.
Comme aujourd’hui, l’affaire a été traduite dans les médias internationaux comme un cas de "censure du gouvernement."
En revanche, aucun de ces médias n’a mentionné une seule fois le mot "gouvernement" pour signaler que, quelques mois auparavant, un clip vidéo de la chanteuse Rihanna a été retiré des téléviseurs de onze pays, dont le Royaume-Uni et la France, qu’un clip de Robbie Williams a été éliminé de la BBC sous la pression de diverses associations de retraités, et qu’un clip du groupe No Doubt a été retiré après les protestations de groupes locaux (pour ne citer que trois cas récents).
Dans cette interview, le président de l’Institut cubain de la musique, Orlando Vistel mentionne un autre aspect dénoncé par des intellectuels et des musiciens de l’île : la mauvaise qualité musicale de beaucoup de chansons reggaeton et qui, malgré cela, disposent d’une présence disproportionnée à la radio et à la télévision dans le pays.
Orlando Vistel propose dans l’interview que les médias cubains rééquilibrent la diffusion des différents styles musicaux, pour mieux refléter l’immense variété et la richesse musicale de Cuba, aujourd’hui partiellement éclipsée par l’hégémonie du reggaeton.
Des musiciens, des universitaires et des journalistes sur toute l’île sont conscients du fait qu’on ne peut combattre avec des interdictions, le reggaeton dans sa forme la plus chauvine et la plus vulgaire.
Sa popularité parmi les plus jeunes pose des problèmes beaucoup plus profonds tels que la perméabilité de certains secteurs de la société à des messages réactionnaires et discriminatoires et une perte de la force des idées profondément ancrées dans la société cubaine comme l’égalité, la non-discrimination ou la solidarité.
Dans tous les cas, le reggaeton, ne sera pas interdit à Cuba. C’est seulement une régulation légale qui pourra peut-être faire disparaître de la télévision et de la radio ses représentants les plus grossiers et sexistes.
Mais les débats dans un pays qui ne renonce pas à préserver ses valeurs sociales et sa richesse musicale acquises depuis des décennies, semblent envoyer un message trop complexe pour les médias internationaux, en particulier ceux liés à la musique.
La chaîne Être, du groupe espagnol Prisa, a non seulement sur son site web, titré "Cuba interdit le reggaeton sur l’île", mais a déclaré, en se référant à une des chansons du groupe de reggaeton Baby Lores qui rend hommage à Fidel Castro, "qu’à partir de maintenant, toutes les dédicaces musicales au Commandante devront être faites dans un autre style musical."
Il y en a toujours un pour élever la note dans la mélodie de la manipulation contre Cuba.""
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Re: la dictature censure le reggaeton
Éclairages intéressants...
L'article est ici : http://s147752339.onlinehome.fr/cubadev ... article914
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Re: la dictature censure le reggaeton
Ooooookayy.
Je croyais que les journalistes étaient censés informer...
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Re: la dictature censure le reggaeton
ça n'existe pas qu'en France ou dans la musique Cubaine, la sencure existe un peu partout dans le monde pour des raisons qui semble assez correct la plupart des temps.pbooj a écrit :Tu nous expliques que la censure ça existe aussi en France alors ... c'est positif la censure ? en France ET à Cuba ?
Nous sommes sur un forum consacré à la musique cubaine et qu'il est donc normal de discuter de ce qui s'y passe.
L'article du Monde est factuel et on peut en effet se demander si la censure aura comparateur assurance chien une quelconque influence sur les gouts d'une grande partie de la jeunesse cubaine. Rappelons que les plus grands groupes de timba ont, eux aussi, à souffrir de la censure, NG la Banda, la Charanga Habanera... en subissant toujours les mêmes arguments prononcés par les bureaucrates : "vulgarité, obscènité...etc."
Et pour paraphraser Bertold Brecht . .... ne serait-il pas plus simple pour la dictature d'interdire la jeunesse... ?