Voilà une nouvelle qui aurait pu être d’une grande tristesse pour tous les fans du « Salsa Mayor » mais qui lorsqu’on s’intéresse un peu aux mœurs des groupes cubains de timba comme c’est le cas de la plupart des lecteurs de ce forum, cette nouvelle est hélas d’une affligeante banalité.mankosky a écrit :NB: Les dernières actualités de tout et de rien sur les musiques et danses.
14/01/2010: Sources: Que pasa en la Havana
- Maykel Blanco y Salsamayor
Après le départ de Pavel, Maykel Blanco a recruté un nouveau chanteur. Il s'agit de Michel Perez (ex Pupy y Los Que Son Son). Il a aussi décidé de rechercher un quatrième chanteur. Son projet pour 2011, c'est de réaliser un DVD de tous les succès du groupe
Nouvelle ordinaire donc en ceci que les recompositions quasi permanentes des groupes liées aux départs et arrivées des chanteurs qui en sont les vitrines sont assimilable à la période des transferts dans le football avec ses dérives comme l’individualisme, le mercenariat ou encore la perte d’identité du groupe et la désorientation des fans qui en découle. Au nombre des avantages on peut citer le fait que ces chanteurs se retrouvent dans des groupes où ils s’épanouissent plus et prennent même parfois l’initiative de fonder leurs propres groupes. Mais tout cela est-il bien sérieux lorsqu’on voit en l’espace de 2 ans un chanteur apparaître dans 3 groupes distincts ?
Le « Salsa Mayor » est en cela un cas d’école. Il y a quelques années par un fort hasard j’avais eu comme voisine dans le RER une FC-naute qui se reconnaitra peut-être par ces quelques lignes et qui j’espère ne m’envoudra pas de relater ici ce qui relève de la conversation privée . Etant donné qu’elle parlait au téléphone de choses qui nous intéressent tous ici, je me suis une fois sa conversation terminée, invité à ses côtés pour lui dire tout le bien que je pensais de Maykel Blanco et son groupe. Elle m’assura alors qu’il préparait une tournée européenne avec de nouveaux chanteurs très sérieux car le maestro jugeait que les précédents chanteurs manquaient justement de sérieux et s’était séparé d’eux pour cette raison.
Très naïvement j’ai demandé comment il allait gérer le fait que les timbres de voix n’allaient plus du tout correspondre . Ce qu’elle m’a alors dit est une réponse que j’entends souvent sur les talents à Cuba à savoir qu’il y a tellement de chanteurs talentueux là-bas qu’il n’est pas difficile d’en remplacer. Quelques semaines après le concert eut lieu et malgré le show vraiment époustouflant, les grincheux jugèrent que les gars n’étaient pas au niveau. Voilà que nous apprenons qu’un de ces chanteurs qui avait justement été recruté pour son sérieux quitte le groupe à son tour et ce n’est malheureusement pas le seul car « Pepitin » a priori très sérieux aussi l’avait devancé. Qui de ces chanteurs ou de leur manager est vraiment sérieux dans cette histoire ?
Les situations de ce genre ont été légion en 2010. Le maestro Pupy est venu à Paris avec malgré lui le 3ème groupe en 2 ans. Les timberos parisiens ont encore en mémoire les cas de « Tumbao Habana » et de la « Charanga Habanera », l’annulation non compensée de la venue du Charangon qui devait se joindre à Oscar D’Leon et Los Van Van pour former une « dream team » salivante. On peut aussi ajouter à cette liste les coutumières annulations de Bamboleo etc.
Lorsqu’on sait le modèle économique de soutient à la création des œuvres musicales cubaines extrêmement faible, est-il sérieux de laisser perdurer sous sa forme actuelle et de s’en satisfaire, ce système où les attentes des spectateurs notamment européens, celles des organisateurs de concert et des festivals semblent très peu influer sur la stabilité de ces groupes cubains que nous adorons malgré tout ?
Puissent les dieux du débat vous inspirer grandement...