J' ai toujours aimè la musique brasilienne autant que la cubaine. Je craque pour un Changuì de la Revè aussi que pour une samba - cancao de Paulinho da Viola.
Je kiffe pour Irakere autant que pour un Choro bien jouè dans un des ces bars du quartier Lapa en Rio de Janeiro. Je sens mon corp bouger sur un montuno endiablè ainsi que j' apercoi le petits deplacements de mon ame sur une melodie chantèe par Caetano Veloso. N' import s' il s' agit de tumbadora, timbal et guiro ou de pandeiro, cavaquinho et berimbau, le rythme, tous ces merveilleux rythmes issus du Bresil et de Cuba accompagnent ma vie depuis longtemps en lui donnant cadencia et sabor.
C' est grace a ces amours que le coups de foudres sont possibles. Le dernier m' est arrivè pendant mon sejour hiver 2007 au Bresil quand j' ai decouvert le disque de debut de Marina De La Riva, une charmante chanteuse carioca, fille de mere bresilienne et pere cubain. Avec telles racines la belle chanteuse bresilienne nous sorte un disque que est un pont musical entre Cuba et Brasil , entre sabor et saudade, un melange multiculturel subtil entre Danzon, Bolero,Rumba et Samba, Marcha, Baiao.
Il suffit d' ecouter le premier morceaux de ce disque enregistrè entre La Habane et Rio pour reconnaitre la force et l' elegance de ce marriage musical inattendu. Les tumbadoras que jouent une marcha de Guaguancò avec un berimbau que croise la clave dos-tres c' est l' introduction au chant de Marina sur les notes de " Tin tin deo ", le chef d' oeuvre de Chano Pozo. Comme prevu, peu apres, le montuno explose et là ou le morceaux vire vers la cubania Marina lance la melodie de "Xote das meninas " du compositeur nordestine Luis Gonzaga en nous faisant retomber dans un universe ritmique et musical bresilien. Tout ca sous le signe d' une complicitè tres forte marquè par une preference pour les temps faibles musicaux.
Le morceaux que suit c' est un Danzon Cha Cha de Enrique Jorrin superbement jouè par des musiciens de studio cubains. Ici la voix delicate et expressive de Marina rend hommage a la musique de son pere avec un arrangement merveilleux. Plus cubain que ca tu meurs !
La contamination revient avec la Marcha "Ta-hi", popularisè par Carmen Miranda, la grande dame de la chanson bresilienne que fut la premiere a chercher ces ponts musicaux entre les deux pays. La chanson originaire icì gagne une clave tres-dos que lui donne une air cubaine sur le fond d' un epoustouflant arrangement des instruments a cordes.
Encore un merveilleux hommage a la chanson cubaine et en particulier au legendaire Bola de Nieve est la relecture intimiste de la berceuse " Drume Negrita".
Le morceaux que suive est une autre gemme que compte avec la participation de Chico Buarque de Hollanda, la grande figure de la chanson bresilienne que tant aurait influencè la naissance de la Nueva Trova lors de son passage au Festival de la chanson de Varadero. Il s' agit d' un Bolero que renaisse ici sur une air de Samba-cancao.
Le voyage musical de Marina De La Riva continue avec, a mon avis, le moment plus haut du disque : " Sonho meu". Une des plus belles et intemporelles melodies de la chanson bresilienne est ici rèinventè avec une interpretation minimaliste , presque a cappella, avec un balanco de guitarre et surtout une clave marquè avec les mains que assure gravement le lien entre la cadencia d' une Samba de roda et un Guaguancò a peine suggerè. Quelle beautè ! Une melodie suspendue sur le temp (faible) d' un langage ritmique commun que vient de l' Afrique et se developpe a travers des differents civilisations. Un " Sonho meu" plein de charme emouvant, un rève sussurrè a l' oreille par la voix de Marina en forme de caresse que s' acheve sur les vers de " Cultivo una rosa blanca" du poete cubain Josè Martì.
Le marriage des rythmes entre ces deux grandes puissances musicales continue avec le morceaux "Adeus Maria Fulò" , un classique du Baiao ici melangè a une Habanera de Lecuona.
Un grand espace dans le disque est dediè au Bolero ( 4 morceaux jouè sur des diffèrents styles ) .Le romanticisme de la voix de Marina colle a merveille sur tout celà en reafirmant la liason profonde entre l' expression musical du sentiment cubain et bresilien. C' est pas par hasard que la musique latine soit penetrè au Bresil par la voie du Bolero, le rythme cubain plus aimè et plus jouè par les bresiliens.
Mais pourtant la vie n' est pas tout un Bolero et alors quoi de mieux d' une Conga arrolladora comme " La caminadora", popularisè a Cuba par les geniales Los Zafiros et aujourd' hui reprise da Marina avec le soutien energique de Francis del Rio , le jeune chanteur de Interactivo, une des voix plus interessants de la derniere generation cubaine.
Je ne sais pas si le disque a etè commercialisè en France.....de toute facon je vous conseille de de ne rater cette sublime occasion pour croiser ce pont et connaitre le meilleurs de ces deux mondes.
En achetant le disque on se regale un voyage que ne termine pas a la fin d' une chanson.
Il nous accompagne dejà et pour toujours.
http://veja.abril.com.br/musica/marina-de-la-riva.shtml ( une petite interview en langue portuguese avec des extraits audio )